La concertation sur le projet vient de se terminer, sur une version du projet qui n’est pas encore totalement finalisée.
Il nous paraît interessant de souligner 3 conclusions :
Nous pensons que les réflexions menées et le contenu du projet sont des éléments importants pour nous qui aurons (probablement) à nous prononcer formellement sur le projet Funiflaine, mème si la géographie de notre massif est très différente de celle de Saint Gervais.
L’approche de Saint Gervais, et la présentation claire et professionnelle qui en est faite sont tout à fait impressionnantes et passionnantes.
Introduction
Jeudi 22/10 soir, réunion de concertation sur le projet d’ascenseur valléen de St Gervais, passionnante. La présentation était à 90% faite par le maire JM. Peillex, sur la base de l’historique du projet, en montrant comment au fil des projets successifs, des remises en cause successives, il a pu aboutir à la fois à un projet cohérent et économique, un véritable projet de territoire.
La vidéo du conférencier avec les diapos incluses est disponible sur le site internet de la mairie :
https://mairie.saintgervais.com/asc...
ou directement sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=5kW...
Diapos projetées durant la présentation, extraites de la vidéo : :
https://associationflainoise.fr/doc...
Une page dense, difficile à lire, a été zoomée.
Par rapport au Funiflaine, le contexte est très différent, mais il y a sur le projet de St Gervais la démonstration d’un véritable professionnalisme et d’une acceptation de remises en cause successives dans la durée, pour améliorer la projet.
Il y a eu environ 50’ de présentation et autant pour les questions/réponses, avec 2 participants énervés car le tracé semblait passer dans leur jardin.
J.M. Peillex a un peu parlé du Funiflaine directement ou indirectement :
Compte-rendu
Historique
Pour J.M. Peillex le 1er projet d’ascenseur vallées de la région était le projet de téléphérique Passy-Platé, qui a été rendu impossible par le classement du désert de Platé.
Il présente ensuite les divers projets élaborés avec les communes voisines. Ils démarrait avec un accord des maires, et se sont terminés après un refus des conseils municipaux. Par ailleurs, ces projets mélangeaient transport public et transport touristique, ce qui pose un problème administratif.
Il a donc fait un projet interne à sa commune, qui s’y prête bien.
Je passe sur les différentes versions analysées.
Commençons par une clarification importante : le véritable ascenseur valléen est une petite remontée entre la gare du Fayet et St Gervais. Le maire de St Gervais a réussi lui greffer un autre télécabine, purement touristique, lui aussi largement financé, et la combinaison des deux est une grande opportunité touristique.
Seule la première de ces remontée, la plus petite, fonctionne en horaires élargis et hors saison, mais son apport touristique est important.
L’avant dernière version discutée en fin 2019/février 2020 commençait à ressembler à la dernière version, avec les caractéristiques suivantes :
Le prix prévisionnel était de 84 M€, et la prévision d’exploitation était un déficit de 1 M€/an.
Suite à cela, JM. Peillex a demandé au groupe de travail de revoir sa copie en gagnant un zéro sur le prix d’investissement, mais en acceptant le déficit d’exploitation comparable au coût des navettes de 600 k€ qui serait réduit, et au bénéfice attendu pour les habitants et pour le tourisme.
Voici les approches et mesures qui ont conduit à ce dernier tracé :
1- approche administrative
Il faut des subventions.
Le Département peut financer des Transports Touristiques
La Région peut financer des Transports Publics
Ce doit être la base du projet, en séparant les deux, dont l’exploitation est très différente.
Après si on peut rentrer dans le cadre d’un Contrat de Plan Etat Région (CPER), ces frontières de compétences disparaissent et on peut améliorer le taux de financement.
On peut encore avoir une aide du Fond Européen FEDER.
Le tronçon proposé est de façon très claire un Transport Public, entre la gare intermodale du Fayet (SNCF, Train vers Martigny, TMB, gare routière) et le centre de St Gervais (Chatelet). Le transport doit avoir des horaires de fonctionnement très larges toute l’année. On a appris à faire cela avec les transports urbains à câbles.
Il est justifié par la clientèle locale, ce qui ne l’empêche pas de pouvoir transporter aussi des touristes.
Le prix du ticket unitaire serait d’environ 2€, mais le passage serait intégré à tous les forfaits/pass de la station.
C’est complété par un tronçon est touristique, voir plus loin.
Au plan administratif, la dénivelée de 280m du tronçon permet de simplifier les procédures administratives, pas d’UTN.
2- technologie
Le choix est fait d’une Télécabine mono-câble, pour son coût réduit.
Il a fallu modifier le tracé, et c’est plutôt favorable.
Il a été vérifié que c’était compatible avec le tracé retenu.
3- autres dispositions
La gare de Chatelet sera commune avec la gare départ du DMCdu Bettex rénové. Cette rénovation du DMC prévue dans le cadre de la DSP en cours va être anticipée. le coût est estimé à 18 M€ (subventionnés aussi).
L’ascenseur valléen sera intégré dans la DSP des remontées mécaniques de la station.
Les survols sont extrêmement réduits, limités au Fayet à la maison des étudiants, et une proximité un peu plus haut avec 2 chalets qui sera analysée dans le détail ultérieurement.
Il aurait été possible de réduire encore les survols, en plaçant la gare du Fayet dans une zone rouge pour les risques d’inondation, ce que la mairie refuse totalement (L’épisode cévenol récent a été rappelé, on ne domestique pas la nature).
La prévision de trafic pour la part Transport Public est de 125 000 passages/an.
Le coût d’exploitation en heures creuses est une préoccupation. Dans ces tranches horaires, le débit est faible, et il est prévu une exploitation sans personnel local, avec des portes palières. Pour réduire le bruit et l’usure, il est aussi envisagé de faire circuler des trains de quelques cabines comme aux Prodains (un train de 3 cabines tous les quarts d’heure ou toutes les demi-heures).
Ces dispositions divisent par 2 les coûts d’exploitation dans ces périodes.
Le monocâble ne fait de bruit qu’aux pylônes (contrairement aux 2S et 3S qui ont un bruit de roulement à chaque passage de cabine), ce qui permet de réduire la gène au passage près d’une habitation.
La desserte de la gare multimodale du Fayet est un atout majeur pour le projet.
La SNCF vend ses voies marchandises, et la commune veut acheter le terrain. Ce sera utilisé pour étendre le parking.
Nota : cela signifie qu’il n’y a plus de trains marchandises, et on espère qu’on ne se retrouvera pas dans la même situation que pour la voie de la vallée de l’Arve. La SNCF possédait le foncier permettant de créer une deuxième voie, mais elle l’a vendu ce qui est maintenant une catastrophe pour l’évolution de la ligne.
La disposition de la gare du Fayet et des parkings est étudiée pour que les clients locaux n’aient pas à utiliser leur voiture pour aller prendre l’ascenseur valléen, car à ce moment ils préféreraient faire 3km de plus pour aller directement à leur destination.
La piste cyclable venant de Genève arrivera à cette gare, et les cyclistes pourront prendre l’ascenseur valléen avec leur vélo.
JM. Peillex s’est bien défendu et a même attaqué sur les récriminations de certains propriétaires :
L’objection la plus pertinente à notre avis considérait l’éventualité ou l’épidémie actuelle s’éterniserait, dissuadant d’utiliser les transports en commun.
Mr le Maire a balayé cette objections, disant que dans une telle hypothèse on ne fait fait plus rien. Espérons qu’il ait raison !
En conclusion, nous regrettons que le Syndicat Funiflaine n’ait pas accepté aussi bien les remises en cause motivées par l’intérêt collectif, ce qui aurait permis d’aboutir à un projet plus convaincant.